Du 22 au 23 janvier 2020, le Fonds national REDD+ (FONAREDD) a organisé un forum à l’hôtel Rotana de Kinshasa pour faire une évaluation et projection sur le prochain cycle programmatique REDD+ en RDC. Marqué par un débat houleux durant les travaux, le Forum avait pour objectif, selon M. Félicien Mulenda, Coordonnateur du FONAREDD, de « faciliter les échanges et le partage d’expériences, avec
toutes les parties prenantes engagées dans la mise en œuvre du premier cycle du portefeuille du FONAREDD, ainsi que de lancer la réflexion sur le prochain cycle programmatique de la REDD+ en RDC, notamment avec les instances de gouvernance du FONAREDD, les ministères et administrations sectoriels centraux et provinciaux représentant les secteurs moteurs de déforestation ».

Il sied de rappeler que depuis la mise en place de ce fonds national, 219 millions de dollars américains ont été mobilisés et 124 millions décaissés. Au total huit provinces forestières de la RDC ont été couvertes par les différents projets financés par ce Fonds. 75% des jalons préalablement définis sont en exécution. Le Fonds compte définir et lancer 15 nouveaux jalons d’ici fin 2020.

Le prochain cycle de programmation aura pour but de mettre en place une nouvelle coopération pour cette période, tout en préservant les acquis de la programmation passée.

Durant deux jours, les différents intervenants et participants ont eu à mener ensemble des réflexions dont les résultats devant favoriser l’appropriation nationale des activités du FONAREDD, et une meilleure compréhension des défis et enjeux opérationnels.

Longue marche pour la concrétisation des initiatives REDD+ en RDC

Engagée dans le processus de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts (REDD+) depuis 2009, la RDC a validé en novembre 2012 la Stratégie Cadre nationale REDD+. La
Stratégie REDD+ promeut une gestion et une utilisation durables des terres en vue de lutter de façon intégrée contre les divers moteurs de la déforestation et de stabiliser le couvert forestier, tout en assurant la croissance économique, l’augmentation des revenus des
populations et l’amélioration de leurs conditions de vie, en particulier celle des plus pauvres et vulnérables.

La Stratégie REDD+ est basée sur sept piliers : l’aménagement du territoire, la sécurisation foncière, l’exploitation agricole et forestière durable, la compensation des effets négatifs de l’exploitation forestière et minière, la promotion d’un accès à une énergie durable, la maîtrise de la croissance démographique et l’amélioration de la gouvernance. Elle a été déclinée de façon opérationnelle dans un Plan d’Investissement REDD+ qui fixe le cadre
programmatique. Ce Plan d’Investissement a été validé en septembre 2013, puis actualisé en 2015 pour couvrir la période 2016-2020, pour une enveloppe estimée à 1,1 Milliards USD.
Créé en 2013, le FONAREDD est destiné à servir de bras financier à la Stratégie Nationale REDD+ et plus particulièrement à ses Plans
d’Investissement successifs. Le 22 avril 2016, le Gouvernement de la RDC a signé une Lettre d’Intention (LOI) avec l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (CAFI) dans laquelle cette dernière s’engage à financer à hauteur de 200 M USD le Plan d’Investissement REDD+ sur la période 2016-2020, dont 190 M USD au travers du FONAREDD.

Ce premier financement a donc permis la capitalisation et l’opérationnalisation du FONAREDD. Cette LOI précise les engagements réciproques entre les deux parties et fixe des Objectifs et
des indicateurs conformes au Plan d’Investissement de la Stratégie Nationale Cadre REDD+ de la RDC, ainsi qu’une dotation globale cofinancée par le CAFI et certains bailleurs bilatéraux. Suite à une série d’Appels à Manifestation d’Intérêt, sur la période 2016 à 2017, le FONAREDD a financé 8 programmes qui sont en cours de mise en œuvre et 9 sont en cours d’instruction.

Trois ans après l’opérationnalisation du FONAREDD, il était temps de mettre ensemble toutes les parties prenantes engagées dans la mise en œuvre du portefeuille du FONAREDD en vue d’échanger et de partager les premières expériences de mise en œuvre.

Leonard Bombolo (REPALEF)