Le Ministre de l’Environnement et Développement durable, Me Claude Nyamugabo a octroyé le 08 janvier 2020 de certificats de conformité au code forestier à ces entreprises forestières : SODEFOR, FORABOLA, CFT, FOLAC, SCIBOIS, BAKRIBOIS CORPORATION et BEGO CONGO. C’était au cours d’une cérémonie sobre en son cabinet de travail de la Gombe.

A l’écouter, plus qu’une symbolique, ce certificat atteste de la conformité des sociétés à l’application du code forestier promulgué et publié en août 2002, sous le règne de Joseph Kabila, jadis Président de la République. L’occasion faisant le larron, le patron de l’Environnement en RDC a également annoncé l’élaboration d’ici la fin de ce premier trimestre, d’une politique forestière efficiente en vue de promouvoir la gestion durable des ressources forestières.

Prenant la parole lors de cette cérémonie, le Président de la Fédération des industriels du Bois (FIB), M. Gabriel Mola Motya, a dans son propos, inviter le Ministre de tutelle, à militer pour l’application des plans d’aménagement forestier, qui constituent un outil incontournable pour l’aménagement et l’exploitation forestière durables, car elle fixe les limites et les libertés dans cet exercice.
Il faudra noter qu’il y a eu déjà des réactions de la part des acteurs de la société civile environnementale qui projette une rencontre avec l’Administration forestière en vue de se renseigner sur le critérium légal sur lequel le Ministre s’est fondé pour opérer ces attributions qui risqueraient de mettre la chape sur l’illégalité forestière telle qu’opérée dans certains titres forestiers.
Incertitudes sur la levée du moratoire et expansion de l’exploitation forestière illégale
Au moment de l’annonce de l’élaboration de la politique forestière, il sied de rappeler que le moratoire instauré en 2002, puis développé en 2005 avec la publication d’un décret présidentiel, interdit jusqu’à ce jour l’attribution de nouvelles concessions forestières. Ce moratoire est toujours en vigueur. Le décret précise les conditions de conversion des titres forestiers en contrats de concession forestière, ainsi que les critères techniques indispensables à la levée du moratoire.
Une incertitude plane toujours faute d’études d’évaluation valables si le moratoire a été efficace ou non. Car, personne ne peut prédire ce qui se serait passé sans ce dernier. Toujours est-il possible qu’il ait eu l’effet inverse de celui escompté. Même s’il est vrai qu’en 2016, 73% de la production forestière était issue de concessions ayant un plan de gestion.
Il faut avouer que les concessions forestières ayant signé leur bail en 2011/2012 et n’ayant pas encore déposé un plan de management ne remplissent pas leur obligation. Figurent-elles dans ce lot d’entreprises forestières ayant reçu ces certificats ? L’avenir nous en dira plus. Au total, moins de la moitié de ces concessions (25 sur les 57) étaient opérationnelles en 2015, et un peu plus du tiers (18 sur 57) l’étaient en 2016.
Albert Kpalafio (CNCEIB)