CNCEIB-Kinshasa (RDC): Réunis ce mercredi 25 septembre 2019 en session extraordinaire inter organes grâce à l’appui financier de WWF/RDC, les membres de la Coalition Nationale contre l’Exploitation Illégale du Bois (CNCEIB) ont examiné, tour à tour, à savoir : (i) les engagements de mise en oeuvre des activités du programme 2019 ; (ii) l’analyse du rapport de la mission du monitoring sur l’exploitation du bois dans la Réserve de Biosphère de Luki ; et, (iii) les activités à réaliser pour le dernier trimestre de l’année 2019, dans la perspective de contribuer à l’amélioration de la gouvernance forestière en République Démocratique du Congo.

En marge des travaux de cette première réunion extraordinaire inter organes, la CNCEIB a analysé l’allocution faite par son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, lors de la réunion sur l’alliance pour les forêts tropicales, tenue le 23 septembre 2019 à New York (USA). De cette intervention, la CNCEIB salue et apprécie, à sa juste valeur, la prise de position de son Excellence Monsieur le Président de la République en ce qu’il a rappelé, à travers son allocution, notamment :

1. Que les forêts de la RDC jouent un rôle important dans la régulation du climat à l’échelle planétaire, car disposant du complexe des tourbières tropicales les plus étendues de la planète.
2. Qu’environ 1,6 milliards des personnes dans le monde, soit plus de 20% de la population mondiale dépendent des forêts et des services écosystémiques qu’elles fournissent et pour le cas de la RDC, environ 90% des ménages dépendent du bois-énergie pour leurs besoins domestiques. Ce qui constitue donc une menace pour la stabilisation du climat à l’échelle planétaire. Ainsi, face à cette menace, la RDC, à l’instar d’autres Etats, a pris quelques initiatives au niveau national qui rentrent dans le cadre de la réalisation de la transition énergétique en accélérant le développement et la promotion des énergies propres et renouvelables.

Il s’agit, notamment : (i) du programme « jardins scolaires pour 1 milliard d’arbres » d’ici 2023 ; (ii) de la sensibilisation de la jeunesse au respect de l’environnement ; (iii) la formation des cadres universitaires pour la gestion responsable de l’environnement ; (iv) la mise en place d’une Charte nationale de l’Environnement et du Développement durable ; (v) l’établissement d’une Cartographie forestière ; (vi) l’évaluation des potentialités en biodiversité du Congo et la protection des tourbières et des communautés locales et la bonne gestion des concessions forestières.
Tout en saluant ces initiatives, la CNCEIB se saisit de cette occasion pour recommander expressément au Gouvernement de la République :

1) De relancer, dans le meilleur délai, le processus d’élaboration de la Politique forestière nationale et la révision du code forestier de 2002 dont la RDC a besoin afin de prendre en compte et de formuler des orientations stratégiques sur l’ensemble des thématiques sus-évoquées, s’inscrivant ainsi dans une perspective de gestion durable des ressources forestières et de la mise en oeuvre de l’Accord de Paris de 2015.

2) D’intégrer les thématiques émergentes, notamment la question des tourbières, REDD+ et APV-FLEGT dans lors de la révision de la loi n° 011/2002 du 29 août 2002 portant Code forestier et les planifications sectorielles, dont l’aménagement du territoire et la réforme foncière ;

3) D’affirmer son leadership sur la scène internationale, en participant et contribuant activement au débat sous-régional et international, sur les changements climatiques, sous l’égide des Nations-Unies ;

4) De s’engager, avec des signaux forts, dans la lutte contre la corruption et la fraude dans le secteur forestier, afin d’endiguer l’exploitation illégale du bois d’oeuvre et l’exportation des produits issus d’espèces protégées en vue d’améliorer la gouvernance forestière ;

5) D’élaborer un agenda de travail pour la rédaction de la charte nationale de l’environnement et du développement durable, avec l’implication de toutes les parties prenantes, etc.
Ainsi fait à Kinshasa, le 25 septembre 2019.
Les participants