L’exploitation illégale du bois en général, et particulièrement, celle du bois rouge dans la Province du Haut-Katanga, en République Démocratique du Congo défraie la chronique. Les organisations de la société civile environnementale, membres de la Coalition Nationale de lutte contre l’exploitation illégale du bois, (CNCEIB) et le Réseau Nationale des Observateurs Indépendants (RENOI) ont organisé un point nde presse le mercredi 18 septembre 2019 en la salle Zamani de la Gombe à Kinshasa pour lanterner l’opinion nationale et internationale.

Ecrit par Bienvenu Ngoy Isikimo,  Président du Conseil d’orientation de la CNCEIB et Coordonnateur du Groupe de Travail Forêts (GTF), RDC.

Appelé à lire la Déclaration, Me Simon Diambilay de la CNCEIB a démontré pièces en mains que la suspension de l’exploitation forestière du bois rouge est effective. Cela depuis la mise en place par le Ministre de l’Environnement et Développement Durable, grâce à l’arrêté ministériel n°063/CAB/MIN/EDD/AAN/MBL/02/2018 du 24 août 2018 de la commission chargée de la récupération, évaluation et vente des bois rouges abandonnés dans la Province de l’Ex-KATANGA. Celle-ci a pour mission entr’ autres, d’encadrer et traiter cas par cas les demandes d’acquisition et formalités d’évacuation des bois rouges abandonnés, saisis et autres coupés avant l’interdiction des activités forestière dans cette province.
De manière pratique, ce juriste a démontré comment cette commission statue au cas par cas. De cette manière, l’exploitant qui est en ordre avec la règlementation et disposant des grumes coupés depuis 2016, période avant l’interdiction et disposant l’autorisation d’achat, vente et exportation obtenue en bonne et due forme, introduit une demande d’exportation et la commission analyse la demande et l’exploitant procède à l’évacuation de ses grumes, a-t-il fait savoir à la presse.
Fausses allégations sur l’exploitation illégale du bois rouge dans le Haut-Katanga ?

Figure 1 Vue des membres de la coalition CNCEIB à l'issue du point de presse

Membres de la coalition CNCEIB à l’issue du point de presse

A ce jour, cette mesure d’interdiction d’exploitation semble être respectée et que la commission travaille normalement, vu qu’elle est composée de toutes les parties prenantes et cela, sans influence, ni trafic d’influence et qu’il n’y a pas des nouvelles coupes de bois rouges comme prêtant certaines personnes sans preuves soutenant leurs allégations.
La CNCEIB et le RENOI ont considéré, en l’absence des preuves, que les allégations et le communiqué de presse sur les nouvelles coupes de bois rouge ne reflètent pas la réalité du terrain et lesdites allégations sont teintées des mensonges, cherchant à ternir l’image du pays au niveau international et sapé les actions de la société civile environnementale. Déclarations faites par les politiciens, sans connaissance de la réglementation forestière, ignorant l’existence de la Commission ci-haut citée. Chose qui constituerait un règlement de compte pour ceux qui sont au pouvoir et poursuivant un but Machiavélique.

Dans cette perspective, la CNCEIB et le RENOI ont recommandé, notamment :
• Le maintien de l’interdiction de l’exploitation du bois en général et de celui bois rouge en particulier dans la Province du Haut-KATANGA jusqu’à l’assainissement du secteur forestier;
• Le renforcement du fonctionnement de la Commission de manière transparente pour s’assurer du respect de la procédure de l’exportation de bois coupés avant la période de l’interdiction tel que prévu dans l’arrête 063 ;
• L’autorisation de l’exportation du stock du bois coupé avant la mesure d’interdiction, soit en 2016 par les exploitants forestiers artisanaux en ordre avec la règlementation et ayant payé tous les frais y afférant ;
• La collaboration avec la société civile environnementale pour lutter contre l’exploitation illégale du bois ;
• L’organisation régulière des missions de surveillance et contrôle forestier pour s’assurer du respect de la législation.
Mukula : une essence prisée sur le marché Chinois

Il faudra rappeler le bois Mukula est une espèce de bois dur qui pousse dans la région des forêts boisées de Miombo en Afrique Centrale et australe. Également situé dans cette zone, c’est une parcelle distante de forêt vierge, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo. Cependant, avant 2013, les forêts de Zambie étaient au cœur de l’exploitation illégale de Mukula. La loi de 1973 sur les forêts de la Zambie stipule « que nul ne peut récolter des produits forestiers majeurs comme des arbres sans un permis ».

Elle permet, en effet, aux collectivités locales de récolter des produits forestiers pour un usage domestique et non à des fins d’exploitation. Cette faille est apparemment exploitée, les collectivités locales passant des contrats pour couper des arbres au profit des fournisseurs des consommateurs internationaux. De grandes quantités de Mukula ont été récoltées et exportées vers la chine. Le gouvernement Zambien a progressivement détecté ces transactions et puni sévèrement leurs auteurs. Dès que la Zambie a commencé à sévir contre le commerce illégal de cette matière, beaucoup de commerçants chinois ont finalement transféré leur business en République Démocratique du Congo, l’un des pays les plus pauvres et instable de la planète.